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Traduire pour partager : un compromis énigmatique entre tradition et trahison | |
Fabio Giraudo1  | |
[1] IIEF Université de Strasbourg; | |
关键词: traduction; tradition; trahison; compromis; pont; négociation; fidélité; réversibilité; | |
DOI : 10.31861/pytlit2021.103.159 | |
来源: DOAJ |
【 摘 要 】
Traduire signifie transposer un texte d’une langue source dans une langue cible. Cette pratique considère que les langues se définissent discrètes dans une réalité dominée par la continuité : elles appliquent des couples arbitraires ne correspondant pas parmi les idiomes. Quine définissait le principe de l’indétermination de la traduction : la transposition parfaite n’existe pas, chacune part d’hypothèses pour arriver à des conclusions. Une langue est plus que le lexique ou la grammaire de même que la traduction est plus qu’un échange interlinguistique : elles représentent l’union entre le vocabulaire et l’encyclopédie. Le terme traduction présente une proximité lexicale avec tradition mais aussi avec trahison. On triche pour s’approprier le texte, en adaptant l’œuvre et la langue source au lecteur et à la langue d’arrivée. Un mécanisme, dans les textes littéraires, qui part des idées pour arriver à la créativité. Le but est de créer un parallélisme entre deux systèmes culturels et transposer les décalages sémantiques et les nuances de sens. Le traducteur est appelé à faire preuve de ses capacités, pour favoriser un dialogue fructueux entre deux systèmes. Cette pensée m’a conduit dans ma première traduction en italien du roman Chamsa, fille du soleil : un défi linguistique de compréhension du texte de départ et ensuite culturel lors de la réécriture, pour rapprocher le monde arabe aux lecteurs italiens. La traduction est donc un acte de trahison, de séparation textuelle, mais aussi un collant parmi les communautés, sauvegardant la diversité. Trouver le bon compromis parmi ces variantes est le vrai casse-tête d’un bon traducteur.
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