ReS Futurae | |
Passages de frontières et référence surréaliste dans Cette chère humanité | |
关键词: surréalisme; Curval (Philippe); Jameson (Fredric); | |
DOI : 10.4000/resf.524 | |
来源: DOAJ |
【 摘 要 】
Dans le premier roman du cycle de « L’Europe après la pluie », Cette chère humanité (1976, Prix Apollo), l'Europe s'est matériellement fermée au reste du monde. Le dispositif est d’emblée conforme à la tradition de la dystopie au XXe siècle, et rejoue cette « dialectique de l’intérieur et de l’extérieur » où Jameson voit le propre de « toute la science-fiction classique » (2008, p. 161) : l’humanité future se trouve, plus ou moins volontairement, piégée dans un lieu clos qui évacue la temporalité historique (on y révère le passé et on y vit dans des cabines qui ralentissent l'écoulement temporel) et où l’identité individuelle est sans cesse violée par une technologie qui, sous couvert d’assurer le confort, permet le contrôle. Or l’étude de cette double configuration (métaphoriquement) spatiale – transgression d’un lieu clos, porosité de l’individu – se trouve enrichie par un élément semble-t-il plus spécifique à Philippe Curval : la régularité de la référence surréaliste. De fait, à la tension entre un dehors de la liberté et un dedans de l’oppression vient, ici, s’adjoindre une référence fréquente à l’inconscient freudien, avec la secte des "Montreurs de rêve". Or là où pour un Ballard, en 1962-1963, l’exploration de l’inner space devait faire contrepoids à l’immaturité des récits de conquête spatiale, chez Curval la référence surréaliste et la mise en scène de l’exploration de l’inconscient se trouvent au contraire associées au topos science-fictionnel d’un franchissement de la frontière spatiale, pour permettre ensemble la libération d’une société étouffée.
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