Faciliter l'accès aux soins des populations les plus exposées : l'expérience de la clinique nocturne de santé sexuelle de Bamako au Mali

Pratiques et organisation des soins

Émilie Henry¹  Bintou Dembelé Keita¹  Alou Coulibaly¹  Emmanuel Trenado¹ 

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关键词: accès aux soins;    hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes;    homosexualité;    travailleur/euses du sexe;    VIH/sida;    Mali;   

DOI  :  

学科分类：农业科学（综合）

来源: Union des Caisses Nationales de Securite Sociale

【 摘 要 】

Au Mali, la prévalence du VIH est estimée à 1,3 % dans la population générale [1]. Cette première donnée masque toutefois des situations très préoccupantes au sein de certaines populations dites « les plus exposées au VIH ». Des enquêtes de prévalence ont ainsi mis en évidence un taux de prévalence de 24,6 % chez les travailleuses du sexe (TS) au niveau national et de 17 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) dans une enquête réalisée en 2004 à Bamako par ARCAD-SIDA avec l’appui technique de l’ONUSIDA [2]. Pourtant, malgré ces chiffres élevés, la réponse nationale à l’épidémie peine à s’ajuster : les actions de prévention et de prise en charge du VIH mises en œuvre par l’ensemble des acteurs nationaux touchent plus faiblement les populations qui en auraient le plus besoin. Ces inégalités de santé ont des conséquences graves au niveau individuel, notamment le recours tardif à la prise en charge de l’infection à VIH, associé à une moindre qualité et espérance de vie avec le VIH [3]. En termes de santé publique, cette situation contribue à la progression de la dynamique épidémique dans ces groupes [4] et en population générale [5]. Au Mali comme dans beaucoup d’autres contextes, ces inégalités de santé sont d’abord liées aux discriminations dont sont l’objet les travailleurs/euses du sexe et les HSH [6-9]. Contrairement à plusieurs pays de la sous-région Afrique de l’Ouest où la pénalisation est la règle, il existe un vide juridique autour des relations sexuelles entre personnes de même sexe et du travail du sexe au Mali [10]. Ce n’est pas pour autant un signe d’acceptation. Socialement, les personnes s’identifiant et/ou identifiées comme HSH ou/et TS sont largement stigmatisées pour leurs activités et leurs pratiques sexuelles par la société malienne. Au mieux, cette situation entretient l’invisibilité de ces personnes, de leurs réalités mais aussi de leurs besoins spécifiques.

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